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Le vrai et le faux président de la République bananière

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Les Îles de la Lune offrent encore une fois un énième spectacle de désolation, le paroxysme du ridicule. Et, comme d'habitude, personne ne s'en offusque, tout cela parait normal aux yeux de tout le monde.

L'accord du 16 juin qui était censé régler le problème de la fin du mandat du président sortant et assurer la tournante au profit de l'Île de Mohéli sert de levier à tous les dérapages. On vient de nous accoucher d'un régime de deux présidents : un vrai et un faux, un pur et un soft, tous les deux en exercice. Il faut dire que l'actualité brulante ivoirienne fait mouche chez nous (deux présidents pour un seul fauteuil). Comme si le président élu, le vrai président, serait incapable de conduire les affaires de ce caillou qui ne compte que moins de six cent mille âmes.

 
Dans quel monde on vit ? Heureusement que le ridicule ne tue pas ! Comment comprendre qu'un président (aussi Light soit il) largement élu par le peuple puisse, au nom de je ne sais quelle fidélité, désacraliser sa mission, rester encore dans un gouvernement, exercer des fonctions ministérielles et, de surcroit, devenir l'intérimaire d'un président sortant dont il s'est lui-même mis aux ordres. Qu'est ce qu'il fait de la volonté et de la confiance du peuple comorien, de l'honneur et du prestige des fonctions présidentielles ? Et il en fait quoi de sa propre personnalité? Quand est-ce que compte t-il exister et pourquoi s'acharne-t-il à ridiculiser ce pays et tous le peuple comorien qui a voté pour lui.   Il avait mieux à faire que de se mettre au garde à vous d'un président sortant. Il aurait pu se retirer dans son île et réfléchir à sa future gouvernance au lieu de jouer le serviteur des circonstances. On nous dira surement que le nouveau président n'est pas encore investi dans ses fonctions présidentielles. N'a-t-on pas lu dans les colonnes du journal Albalad un texte aux allures d'un discours d'investiture signé Iklilou Dhoinie président de l'Union des Comores ?   Et il attend quoi M. Dhoinine pour prendre ses fonctions ? Que le faux président, celui dont le mandat est fini et qui n'est qu'un président intérimaire, le décide. Que des ministres qui profitent de la confusion pour assurer leurs arrières l'envisagent ? Ou que des gouverneurs récusés par le suffrage du peuple et qu'on veut accorder six mois gratuit au soleil le sollicitent ?   Ne soyons plus ridicules qu'on l'est déjà ! Comment comprendre qu'une personnalité qui nous dit avoir la foi et l'amour du pays puisse vouloir se maintenir encore au pouvoir alors que plus rien ne le justifie ?   Il est vrai que l'Accord politique sur la période intérimaire du 16 juin stipule que l'investiture du nouveau président fera l'objet d'un accord entre le Président sortant et le président élu et que cette investiture interviendra à une date se situant entre celle de la proclamation officielle des résultats définitifs des élections générales et le 26 mai 2011.   Mais toutes les conditions sont réunies pour que l'investiture se fasse immédiatement. D'abord, l'accord ne pouvait pas imposer une date d'investiture, une chose que même la constitution comorienne n'en a pas mentionnée. Celle-ci dit tout simplement dans son article 13 alinéas 2 que « « qu'avant d'entrer en fonction le Président de l'Union et les Vice-présidents prêtent serment devant la Cour constitutionnelle... »
Ensuite, le peuple comorien n'a élu que le dauphin du président sortant. C'est donc la continuité tant voulue par le régime qui s'est imposée.   Mais on était de loin d'imaginer que cette continuité signifie que si Ikililou est élu, c'est le président sortant qui continuerait à gouverner à sa place. Drôle de continuité ! Enfin, la mission du pouvoir intérimaire, c'est-à-dire l'organisation des élections, est achevée. Un simple bon sens nous interdit de jeter le pays en pâture pendant une longue période de six mois ?   Encore une fois, plus rien ne justifie le prolongement de la période intérimaire. Cette période de tous les dangers : corruption à grande échelle, détournements de deniers publics tous azimuts, fausses promesses mirobolantes, gabegies à grande envergure, abus de pouvoirs, nominations...tout ce qui n'a pas pu être fait pendant les quatre dernières années. Il est du devoir des élus du peuple (conseillers et députés) de se prononcer sur cette question cruciale que celle de la date de l'investiture du président nouvellement élu et de mettre un terme à cette énième mascarade.     Abdou elwahab Msa Bcar

Auteur : So. Hwoussewesso
Catégorie : Tribune libre
Publié le 25 janvier 2011 à 16:52:13
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L'AUTEUR
So. Hwoussewesso

So. a une ligne de conduite préférée, se subordonner à ses passions. En permanence révolté et insatisfait face à l?ordre établi. L?émancipation comme raison et l?ac...



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