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Questions d’un citoyen au Président Sambi

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Dans son dernier discours à la nation, l?Ayatollah Sambi s?est à maintes reprises plaint des attaques injustes dont il fait l?objet. Il oublie que lorsqu?on accepte d?assumer les hautes fonctions de l?Etat, on doit aussi accepter les critiques surtout, lorsque celles-ci sont fondées, contrairement à ce qu?il affirme. Sambi doit savoir que les comoriens l?ont élu mais qu?ils ne lui ont jamais donné un blanc-seing, c?est-à-dire le pouvoir de régner en maître absolu.

A ce titre, les citoyens ont le droit et d?ailleurs, le devoir de lui réclamer des comptes. Malgré les intimidations, nous ne cesserons jamais de dénoncer les dérives d?un régime qui a atteint ses limites et qui se montre chaque jour qui passe, infoutu de s?atteler aux vrais problèmes auxquels les comoriens sont confrontés. Par ailleurs, nous ne pouvons demeurer inertes devant les man?uvres de confiscation du pouvoir au profit d?un groupe de prédateurs en violation des règles établies.

Comme vous avez pu le constater, notre Ayatollah n?accorde jamais d?interview. Il ne serait pas à l?aise dans cet exercice. D?ailleurs, ceux qui se disent journalistes aux Comores, auraient peur de lui poser les questions qui fâchent de crainte de se faire virer. Aussi, l?homme au turban préfère les monologues interminables qui lui laissent l?impression qu?il maîtrise son sujet et qu?il est un bon dirigeant. Il se trompe lamentablement. Loin de nous l?idée de faire une critique systématique de l?action de Sambi. Seulement, il se trouve qu?à 8 mois de la fin de son mandat, la moisson est bien maigre. Certes nous devons à Sambi la libération de l?île d?Anjouan de la dictature imposée par Mohmed Bacar. Avec un peu d?honnêteté, notre Président aurait dû reconnaître que le peuple dans sa majorité l?a soutenu dans ce combat qui lui paraissait juste. Au passage, il convient de rappeler qu?il a été encore une fois berné car, avec sa complicité ou la passivité de son gouvernement les principaux auteurs bénéficient aujourd?hui d?une impunité totale.

Faute de professionnels dignes de ce nom dans notre pays, je vais en l?espace d?une heure, m?improviser en journaliste et poser au Président Sambi toutes les questions qui hantent la majorité des comoriens. Je vous laisse libres d?imaginer les réponses de notre Mollah.

1 / Bonjour Monsieur le Président. Préférez-vous qu?on vous appelle Monsieur le Président ou Son Excellence ? Comment vous portez-vous depuis votre élection?

2/ Quelles sont vos impressions générales sur la situation du pays depuis 3 ans ?

3/ Après le crash de l?Airbus de Yéménia, les boîtes noires ont été repêchées et analysées. Pourquoi les résultats officiels de l?enquête ne sont-ils toujours pas rendus publics? Par ailleurs, les corps ne sont toujours pas rendus aux familles endeuillées. Pouvez-vous nous fournir une explication logique à ces retards ?

3/ Dans votre discours à la nation le jour de l?Aid Elfitr, vous avez déclaré être le Président de tous les comoriens or, certains vous reprochent de nommer aux postes de responsabilités vos parents, vos amis proches et ceux de votre ville de naissance. Ils ajoutent enfin qu?il n?existe aucune femme dans votre gouvernement. Qu?avez-vous à leur répondre ?

4/ Vous avez vilipendé en des termes très acerbes les effectifs pléthoriques de la fonction publique. Et pourtant, les chiffres prouvent que depuis votre accession à la magistrature suprême, les recrutements à la présidence, dans les différents ministères et dans les représentations à l?étranger, se sont multipliés. Qu?avez-vous à rétorquer à vos détracteurs ?

5/ Vous avez été élu suite à une campagne électorale articulée autour de 4 thèmes majeurs. Pourquoi lors de votre dernier discours-bilan, on n?a pas entendu un seul mot du projet habitat, de la lutte contre la corruption et du fonctionnement de la Justice ?

6/ Justement, pour revenir au projet habitat, à 8 mois de la fin de votre mandat, aucune des maisons en briques promises aux comoriens, n?est sortie de terre. Pouvez-vous nous dire ce qui est advenu des 2 milliards offerts par l?Arabie Saoudite ?

7/ Votre épouse est à la tête d?une fondation qui semble brasser des millions. Pouvez-vous nous donner des précisions sur l?origine des fonds qui financent cette institution ?

8/ Il paraît qu?au retour de vos voyages à l?étranger, les mallettes d?argent continuent d?atterrir à Beit Salam comme aux temps de vos prédécesseurs. Qu?avez-vous à répondre à ces graves accusations ?

9/ Les sociétés d?Etat seraient devenues des vaches à lait, des caisses pour financer les opérations occultes de votre régime. Cela est-il fondé ?

10/ Au début de votre mandat vous avez refusé les fonds spéciaux destinés à la présidence. Aujourd?hui, vous en jouissez avec délectation. Pourquoi ce changement de cap?

11/ Certains disent que les frais de bouche, c?est-à-dire les crédits destinés à vous nourrir, s?élèvent à 2 millions par jour. Pouvez-vous confirmer ce chiffre ? Ne trouvez-vous pas que c?est excessif et indécent dans un pays où des milliers de familles peinent à joindre les 2 bouts, à se procurer 1 kg de riz et où les fonctionnaires accusent 8 mois d?arriérés de salaire ?

12/ Monsieur le Président, le directeur des hydrocarbures, une société d?Etat en mauvaise santé financière a payé 10 véhicules 4X4 flambants neufs à ces collègues. Avez-vous été tenu informé de cette affaire ? Pourquoi n?y a-t-il pas eu de sanction alors que dans vos discours, vous affirmez lutter contre la gabegie et les arrangements entre copains ?

13/ Quelle est la nature exacte de vos relations avec M. BACHAR Kiwan qui semble jouir dans notre pays d?une influence de plus en plus grandissante ?

13/ De nombreux citoyens pensent que l?octroi de la licence d?exploitation des télécommunications à la société de M. BACHAR va entraîner l?asphyxie de la société nationale Comores Télécoms. Qu?avez-vous à dire à ce sujet ?

14/ Vous avez cédé l?hôtel Itsandra à M. Bachar. L?argent devrait semble t-il servir à la réfection des routes dans les 3 îles. Le chantier est depuis des mois complètement arrêté. Pouvez-vous éclairer les citoyens sur les raisons de cette interruption? Combien M. BACHAR a payé pour acquérir l?hôtel ?

16/ Pourquoi ne parlez-vous plus dans votre discours des chantiers concernant les villages touristiques à Ngazidja qui devraient générer des milliers d?emplois ? La reconstruction de l?ancien hôtel Galawa qui a été rasé est-elle toujours d?actualité ?

17/ Trouvez-vous normal les relations entre votre vice-président Ida Nadhoim, anciennement chargé des transports et des télécommunications et la société de M. Bachar ? Ne peut-on pas parler de trafic d?influence ou de prise illégale d?intérêts ?

18/ Certains disent qu?il use des pouvoirs de sa fonction pour faire proliférer son business. M. Idi ancien qui a signé le contrat de cession de la licence M. BACHAR loue ses bureaux à la société de ce dernier. Trouvez-vous cela normal ? Que comptez-vous faire pour remédier à ces dysfonctionnements graves, à cette forme de corruption ?

20/ Que comptez-vous exactement faire de l?argent de la citoyenneté ? Comment comptez-vous vous y prendre afin d?éviter les détournements ?

21/ Comment comptez-vous régler le problème des arriérés de salaire ?

22/ Depuis plusieurs mois, on assiste à des procès que certains qualifient de politiques. D?ailleurs, on vous accuse d?instrumentaliser et de manipuler la Justice. Qu?avez-vous à dire ?

23/ Un syndicaliste interpellé au cours d?une manifestation est décédé après son incarcération. On parle de mauvais traitements subis à la maison d?arrêt de Moroni et du refus par le magistrat instructeur de le faire hospitaliser. Où en est l?enquête ?

24/ Des mandats d?arrêt internationaux ont été délivrés à l?encontre des dignitaires de l?ancien régime d?Anjouan. Pouvez-vous nous dire la suite qui a été donnée à ces requêtes ?

25/ A ce sujet, certains parlent d?arrangements conclus pour faire partir Bacar avec la complicité de la France et que tout le reste n?est que du vent. Qu?avez-vous à dire sur ces allégations ?

25/ Pourquoi avez-vous dissous la police de l?île de Ngazidja alors que la constitution que vous avez fait approuver, stipule que la police urbaine et rurale relèvent de la compétence des exécutifs des îles ?

26/ Pourquoi les relations avec votre ancien directeur de cabinet Abdoulwahab que vous avez porté à la présidence de l?île de Ngazidja sont-elles toujours aussi électriques ?

27/ Vous avez fait à la France une proposition pour régler le contentieux territorial concernant l?île comorienne de Mayotte ; « un pays, 2 administrations». Un haut fonctionnaire du Quai d?Orsay l?a qualifiée de loufoque et sans intérêt. Pensez-vous honnêtement que ce projet est viable ?

28/ Pourquoi acceptez-vous l?expulsion de nos compatriotes d?une île qui est la leur alors que la constitution (Article 7) vous l?interdit ?

29/ Vous avez affirmé à maintes reprises que vous n?aviez pas l?intention de vous éterniser au pouvoir. Pourtant, tout laisse à croire que c?est tout à fait le contraire. Pouvez-vous jurer au nom d?Allah, le Tout Puissant, que vous allez quitter Beit Salam à la fin de votre mandat ?

30/ Comptez-vous continuer à faire de la politique à l?issue de votre mandat ?

Bacar Ali

Source : http://roinaka.skyrock.com/

 

Auteur : So. Hwoussewesso
Catégorie : Tribune libre
Publié le 10 octobre 2009 à 08:08:00
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So. Hwoussewesso

So. a une ligne de conduite préférée, se subordonner à ses passions. En permanence révolté et insatisfait face à l?ordre établi. L?émancipation comme raison et l?ac...



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